« Épreuve à la flamme » dans un espace confiné : pratique proscrite et contraire aux principes CATEC
Introduire une flamme (papier enflammé, briquet, torche…) pour “tester l’atmosphère” d’un volume confiné est une pratique obsolète, dangereuse et incompatible avec la prévention ATEX et la logique CATEC.
Pourquoi c’est dangereux (et interdit en zone à risque)
Allumer une flamme dans un espace susceptible de contenir des vapeurs ou gaz combustibles revient à apporter une source d’ignition. En présence d’une atmosphère explosive (ATEX), cela peut déclencher une inflammation ou une déflagration. Le Code du travail impose la prévention du risque d’explosion et la suppression des sources d’inflammation dans les emplacements concernés.
Pourquoi c’est techniquement inutile
Une flamme ne mesure ni la teneur en oxygène, ni la fraction de gaz combustibles par rapport aux LIE/LSE, ni la présence de toxiques (H₂S, CO, NO₂…). Seul un détecteur portable calibré permet une évaluation fiable et une surveillance continue. Cette méthode instrumentée constitue la seule approche conforme aux règles de sécurité en vigueur.
Référence : INRS — ED 6088 (présentation) · PDF
Cadre de référence en France et logique CATEC
- INRS — Dossier “Espaces confinés” (dangers, prévention, procédure, réglementation)
- Document de référence CATEC — V2 (03/2020) : rôles intervenant / surveillant, organisation (autorisation de travail, permis de pénétrer), ventilation et contrôle d’atmosphère
- INRS — Prévenir les risques en espaces confinés
Le CATEC n’est pas une obligation réglementaire stricte, mais constitue le référentiel reconnu dans le domaine eau/assainissement pour organiser, former et sécuriser efficacement les équipes intervenant en espace confiné.
Ce qu’il faut faire à la place : méthode conforme terrain CATEC
- Préparer et organiser : analyse préalable des dangers, co-activités et consignations. Autorisation de travail et permis de pénétrer avant chaque opération. Désignation claire des rôles : surveillant (présence continue, secours) et intervenant.
- Ventiler / purger : ventilation avant et pendant l’intervention, avec maintien et adaptation en cas d’alarme.
- Contrôler l’atmosphère avec un détecteur multigaz : appareil vérifié et étalonné, contrôles en plusieurs points (haut/milieu/bas), avant l’entrée puis en continu. Séquence standard : O₂ → gaz combustibles (explosimétrie) → gaz toxiques.
- Interdire toute source d’ignition non maîtrisée : flamme nue, étincelles, outils non adaptés ATEX proscrits dès qu’un risque d’atmosphère explosive est identifié.
- Mettre en œuvre sur le terrain : le surveillant assure la présence continue, la communication et la gestion d’alerte/évacuation. L’intervenant progresse de manière sécurisée, respecte les seuils, et interrompt immédiatement en cas d’alarme. Utilisation des EPC/EPI : trépied, antichute, APR si nécessaire.
Sources
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